Éditeurs de logiciels : pourquoi migrer vers le Cloud ?

Dans un marché en pleine mutation et face à une transformation profonde des modèles économiques, les éditeurs de logiciels (e-commerçants compris) doivent aujourd’hui faire face à un défi majeur : le cloud.
La transition d’un modèle de vente de licences vers un modèle de vente de services en mode abonnement, induit des impacts conséquents du point de vue technologique. Ce bouleversement, amorcé il y a près de 20 ans par Salesforce, n’a de cesse d’accélérer et les Cloud Providers majeurs se livrent désormais une guerre acharnée.
La forte croissance des logiciels dans le Cloud en France est une réalité, et le déclin amorcé de la vente de licences de façon plus traditionnelle n’a de cesse de s’accélérer.
Comment les éditeurs de logiciel doivent réagir face à cette nouvelle situation, pourquoi et comment aller vers le Cloud et le SaaS ?
L’arbre de décisions suivant nous éclaire sur les raisons pour lesquelles un éditeur peut ou doit migrer vers le modèle SaaS.
Deux raisons principales se dégagent :
- anticiper l’arrivée ou réagir face à un concurrent en mode SaaS,
- ouvrir de nouveaux marchés (augmenter rapidement le volume de clients et s’ouvrir à l’international).
On peut également citer à la volée quelques autres raisons et avantages d’une migration en mode SaaS :
- un Time to market plus conséquent
- une flexibilité et un dimensionnement de l’infrastructure accrus
- une récupération des données facilitée
- une mise à jour des logiciels permanente
- des dépenses en R&D moindres
- un support de l’éditeur
- un marché accessible plus large.
Une migration induit des impacts organisationnels
Cette mutation vers le cloud n’est pas aussi simple qu’il y paraît. Tout d’abord, cela a un impact technologique car l’architecture logicielle doit évoluer pour être multi tenant (mutualisation de ressources pour plusieurs clients). Ensuite, les impacts sont également d’ordre organisationnels, le modèle de vente évolue, on passe ainsi de la vente de licences à la vente d’abonnement. Autre difficulté : la mise en place d’une nouvelle grille de tarification. Trop élevée, l’éditeur ne vend plus, trop basse, il perd en chiffre d’affaires.
On peut également citer des évolutions au niveau des équipes de développement. Elles doivent pouvoir déployer plus rapidement de nouvelles fonctionnalités et optimiser le passage vers une nouvelle version du fait que ce dernier impacte l’ensemble des clients.
Migrer vers le Cloud, quelle méthodologie ?
Alors que la migration des applications et des données vers un nuage public comme Azure peut sembler risquée, nous avons pu déplacer une grande partie de ce risque en définissant un processus en trois étapes : discover, migrer et optimiser/moderniser.
Des outils comme « Azure Migrate » vous permettent de faire un inventaire complet de votre environnement virtualisé et d’identifier les applications, les worksloads et les bases de données les plus appropriées pour un pilote de la migration. D’autres outils, à la fois de Microsoft et de tierce partie, simplifient la migration elle-même. Une fois la migration testée, les applications et les services peuvent être optimisés sur l’environnement Azure. Après une preuve réussie du concept, les entreprises ont alors à la fois l’expérience et la confiance pour passer à des applications plus complexes.
Le SaaS ou le multi-tenant
L’un des intérêts pour les éditeurs logiciels d’aller dans le Cloud est la bascule vers un modèle SaaS. Ce modèle nécessite de revoir votre architecture logicielle pour supporter la mise en commun d’un grand nombre de composants : Front / Back.
Le plus grand défi technique qui attend les éditeurs, réside dans la partie base de données. Il existe, en effet, plusieurs approches entre des bases séparées par client totalement isolées et une base de données unique dite partagée pour l’ensemble des clients.
Le choix entre l’une ou l’autre de ces solutions peut être lié à votre contexte pour des raisons contractuelles, juridiques ou pour rassurer vos clients. Le choix se fait également en fonction de critères techniques comme illustré dans le schéma suivant :
Le modèle va permettre un véritable gain en terme d’infrastructure via la mutualisation des ressources mais limitera les possibilités en termes de personnalisation du client final.
Conclusion
Pour vous aider à mieux appréhender le passage vers le cloud, nous vous proposons le livre blanc : « Cell’Insights : ISV, Journey to the Cloud ! ». Ce livre blanc vous présente les avantages du cloud pour les éditeurs, puis vous explique les différents chemins de migration possibles. Nous abordons également un peu plus en détails les impacts organisationnels pour les éditeurs.
La digitalisation est en marche. Chers éditeurs, à vous d’écrire votre histoire ! Cette transformation digitale (ou numérique pour les puristes) naît du mariage de l’innovation et du logiciel. Le renouvellement de ces processus est rendu possible par l’arrivée de nouveaux outils mis au service du développement, de l’automatisation du provisioning et de la configuration de la chaîne de fabrication logicielle, sans oublier la capacité à en mesurer la qualité, en continu. Cette transformation nécessite également une meilleure collaboration au sein d’organisations capables de s’adapter à des changements bien plus fréquents, ce qui suppose l’adoption de nouveaux paradigmes culturels qui valorisent le groupe plutôt que l’individu et qui encouragent la prise de risques.
Ainsi, la transformation digitale requiert l’emploi de nouveaux outils à destination de nouveaux processus dont le bon déroulé est assujetti au développement d’une nouvelle culture de l’entreprise et de son organisation.