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Benjamin Tolaval
9 novembre 2021
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Créer une Digital Factory : pourquoi et comment ?

Créer une Digital Factory : pourquoi et comment ?

Article corédigé par Benjamin Tolaval, Khaled Boudra, Yves Le Pors, Thomas Leblanc et Xavier Perret

 

Véritables leviers d’accélération de la digitalisation de l’Entreprise et de l’Économie, les Digital Factories (parfois appelées « usines numériques ») permettent aux entreprises de pouvoir faire face aux enjeux toujours plus pressants et urgents des digital consumers.

Les exemples de cette explosion de la digitalisation se multiplient partout dans le monde. En Chine, chaque 11 novembre, à l’occasion de la « Fête des célibataires », les acteurs de l’e-commerce chinois « cassent les prix » pendant une journée et battent des records de ventes. Le nombre de transactions est faramineux : en 24 heures, Alibaba réalise plus de 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires (en 2019, le milliard de dollars de chiffre d’affaires a même été atteint en seulement 1 minute et 22 secondes !). Amazon a annoncé un chiffre d’affaires de plus de 320 milliards de dollars en 2020. En 20 ans, la société française de e-commerce Veepee est passée d’une entreprise de déstockage physique à un pionnier du drop shipping exclusivement digital réalisant plus de 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021.

Le constat est sans équivoque : la monétisation des données constitue pour les entreprises une ressource plus que précieuse, une véritable « poule aux œufs d’or ».

Mais comment ces entreprises font-elles pour répondre aux enjeux de collecte des données, aux enjeux logistiques, aux enjeux de monétisation, aux enjeux de respect des différents cadres juridiques et légaux mis en place ces dernières années ? Au cœur de la stratégie d’accélération digitale des entreprises, la création d’une Digital Factory constitue souvent la solution à ces problématiques.

Afin d’accompagner votre réflexion sur cette thématique stratégique, Cellenza, en partenariat avec Microsoft, vous propose une série de contenus inédits autour de la Digital Factory : chaque mois, nos experts partageront avec vous leur savoir-faire et leurs retours d’expériences autour des Digital Factories.

 

 

Livre blanc digital factory Cellenza

 

Qu’est-ce qu’une Digital Factory ?

 

En préambule, mettons-nous d’accord sur la définition d’une Digital Factory : la question est bien sûr de savoir ce qu’est une Digital Factory… et ce que ce n’est pas !

Une Digital Factory est une entité au sein de l’entreprise qui a pour vocation de délivrer des produits numériques. Son activité recouvre le Product Design, le développement et le delivery d’une catégorie de produits dont elle a la responsabilité.

De là à penser qu’il s’agit d’une « arme de transformation massive », il n’y a qu’un pas. Le piège serait de penser que la Digital Factory est un incubateur d’idées ou une « usine à Proof Of Concept », autrement dit un endroit dédié à la recherche, un Digital Lab. Ce dernier intervient essentiellement dans l’exploration, le Proof of Concept (POC) : il sert d’incubateur à des inspirations donnant lieu à des activités de recherche, ce qui n’est pas le cas d’une Digital Factory.

La Digital Factory a donc pour objectifs de créer des produits numériques et de les livrer en production à un rythme soutenu.

 

Digital Factory usine digitale

L’industrialisation des processus devient donc une évidence pour atteindre ces objectifs. En effet, la Digital Factory crée des produits numériques qui doivent d’être utilisables en production par des clients tout en garantissant des niveaux de services définis et respectés (maintien en condition opérationnelle (MCO), support, disponibilité). C’est ici – et non dans le périmètre fonctionnel ou l’intention initiale – que réside la principale différence avec le Digital Lab : le Lab porte le test & learn et l’exploration, alors que la Factory industrialise des produits innovants.

difference digital factory et lab factory

Grâce à son organisation, ses process et un socle technique performant et novateur, la Digital Factory a la capacité de créer rapidement (du moins, plus rapidement que les services IT) des produits répondant aux besoins des clients de son entreprise. Ces besoins pourront être bien sûr fonctionnels mais aussi techniques (disponibilité répondant aux usages / sécurisation adaptée à la criticité des données et des risques identifiés…).

D’autres critères essentiels doivent donc faire partie de la réflexion dans la conception et le développement du produit digital. Ainsi, tout l’enjeu de la Digital Factory consiste à pouvoir livrer des produits digitaux sur un time to market réduit par rapport à l’organisation IT classique, tout en prenant en considération des critères de sécurité, de haute disponibilité, de performance applicative, d’aspects budgétaires, etc.

 

Comment mettre en place une Digital Factory ?

Monter une Digital Factory consiste à mettre en place une structure autonome au sein de l’entreprise. A l’instar de ce type de structures, la Digital Factory doit être considérée comme une micro-entreprise : elle doit donc être pensée comme toute entreprise avec une stratégie et un business plan clairs et précis et surtout la possibilité de les faire évoluer facilement.

digital factory

En effet, la base de toute organisation agile est de savoir et prévoir qu’elle devra s’adapter aux nouveaux besoins en s’appuyant sur une gouvernance claire et efficace et une gestion optimisée et dynamique du portefeuille de Produits (Lean Portfolio Management). Cette gouvernance peut prendre différentes formes privilégiant des stratégies différentes (quantité vs maturité des produits) et donc des niveaux d’intégration plus ou moins forts (Business et IT) au sein des entreprises. Pour approfondir le sujet, nous vous invitons à consulter le second article de cette série sur les Digital Factories : Digital Factory : quelle stratégie et quelle vision ?

 

Il appartient à la Digital Factory de définir sa trajectoire pour sa montée en maturité en fonction des besoin identifiés. L’important étant que celle-ci soit cohérente, maitrisée et communiquée. Les critères d’entrée des projets doivent donc être alignés avec la capacité de la Digital Factory.

Nous pouvons donc très bien avoir :

  • une première Digital Factory qui ne produira que des MMF (Minimum Marketable Features – Version aboutie d’un produit logiciel avec un périmètre fonctionnel maitrisé) avec des niveaux de services alignés pour soutenir une recherche d’innovation de l’entreprise ;
  • et une autre Digital Factory, dans un contexte business différent, qui accompagnera l’ensemble de la stratégie numérique de l’entreprise avec des produits très matures et robustes.

Ces deux finalités reposent chacune sur des Digital Factories très différentes mais sont basées sur les mêmes grands principes afin d’être capables de s’adapter.

 

Digital factory innovation qualité balance

 

Qui intégrer dans une Digital Factory ?

 

L’équipe composant la Digital Factory sera bien sûr adaptée en fonction des besoins et devra garantir une vision orientée client et une pluridisciplinarité complémentaire. En effet, le besoin d’autonomie de l’équipe sera très grand : cette dernière donc pouvoir s’appuyer sur ses propres compétences au quotidien. Elle devra donc regrouper des compétences produit, architecture, sécurité, développement, infrastructure, opérations… Cela ne l’empêche pas de collaborer fortement avec le reste des équipes (Business et IT) de l’entreprise afin de partager les bonnes pratiques et maintenir une communication fluide.

L’équipe produit doit avoir un contact fort avec les branches opérationnelles pour s’approprier leurs besoins. Une Digital Factory doit donc s’ouvrir à tous les départements à l’intérieur de l’entreprise mais aussi – et surtout – envisager des collaborations avec l’écosystème dans lequel elle évolue. Elle doit faire le lien avec les équipes « support » (Data, Sécurité) des organisations, très importantes pour le produit final. Les équipes techniques et de pilotage de la Digital Factory, quant à elles, doivent s’assurer de respecter (en la faisant parfois aussi évoluer) l’architecture d’entreprise définie par l’IT et de s’intégrer dans les cycles de vie projet, et surtout les process des DSI. En effet, la Digital Factory devient rapidement « cliente » de services mis en place par l’IT, tels que la connectivité réseau, les services d’authentifications, les différents supports (helpdesk, etc.) pour ses utilisateurs.

 

Acteurs digital factory

Par son côté disruptif, la Digital Factory va également porter sa propre organisation et méthodologie (Agile en général) mais aussi son propre socle technologique. Pour cela, elle s’appuiera sur un ensemble de partenaires, intégrateurs et éditeurs lui permettant d’atteindre rapidement ses objectifs. En effet, le besoin de compétences ponctuelles, qu’il s’agisse d’expertises ou de renforts, devra être cherché à l’extérieur de l’entreprise. La Digital Factory se doit d’être autonome mais surtout pas isolée, que ce soit en interne ou en externe, et donc être tournée vers ses écosystèmes techniques et business.

 

Un socle technique propre à la Digital Factory

 

Une Digital Factory doit aussi s’appuyer sur un socle technique lui permettant d’atteindre ses objectifs tout en partageant les mêmes caractéristiques (souplesse, adaptabilité, qualité et sécurité). Ce socle ne doit pas nécessairement reposer sur les mêmes principes que l’IT mais doit être défini en collaboration avec ses équipes. Les méthodes de production et l’outillage associé (environnements de développement, chaines de Build et déploiement, monitoring…) seront donc adaptés à la cible technologique souvent orientée Cloud. Cette technologie est généralement choisie pour ses qualités (grande capacité de calcul, scalabilité, haute-disponibilité, services spécialisés) répondant aux besoins d’une usine de développement de produits.

 

socle technique digital factory

Comment financer une Digital Factory ?

 

Le dernier point (et pas le moindre) permettant la réalisation des conditions précédentes est le financement de la Digital Factory. Celle-ci doit donc disposer de son propre budget de fonctionnement, ce qui demande un fort investissement pour sa mise en place. En effet, il est très difficile d’installer ce genre de structure de manière opportuniste et compter sur les budgets projets pour avancer sereinement.

Des mécaniques de refacturation peuvent aussi être mis en place puis objectivés sur des critères de réussite : en effet, la Digital Factory a souvent pour objectif final de ne pas être un simple centre de coûts mais d’apporter de la valeur à l’entreprise avec un ROI rapide. Les équipes métiers n’ont plus à s’occuper de budgets projets incompréhensibles pour eux et doivent juste prévoir l’achat d’un produit fini bien plus simple à gérer et comprendre.

 

financement digital factory

 

 

Une Digital Factory doit combiner trois éléments fondamentaux qui semblent contradictoires mais qui sont maintenant  possibles via les outils et les technologies du Cloud et du DevOps : la faculté de pouvoir le plus vite possible mettre une application dans les mains du client interne ou externe, dans le respect strict d’un cadre structuré de sécurité et de compliance IT, et qui permette surtout de passer à l’échelle si cette application rencontre son succès.

Xavier PERRET – Directeur Azure (Microsoft France)

 

Livre blanc digital factory Cellenza

 

Voir le replay du webinaire “Digital Factory : pourquoi et comment la mettre en place ?”

 

 

Découvrez la suite de cette série d’articles dédiée à la Digital Factory :

 

Article corédigé par Benjamin Tolaval, Khaled Boudra, Yves Le Pors, Thomas Leblanc et Xavier Perret

 

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